Jean CAMION

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Biographie

 

Né à Bouillon en Belgique le 13/07/1912 - mort à Nogent sur Marne le 20/08/2003

EDUCATION, ETUDES :

 

- De 3 à 6 ans: école primaire communale mixte à Dinard (instituteur: M. Crubier).

- De 6 à 7 ans: école Decroly, à Bruxelles.

- De 7 à 11 ans: fin des études primaires à l'Ecole communale de Bouillon (instituteurs: MM. Pultz et Chevy).

- De 11 à 19 ans (1923-1930) : humanités gréco-latines, orientation vers les mathématiques, physique, chimie à l'Athénée Royal de Bouillon, puis étudiant à la faculté des Sciences Appliquées de l'Université Libre de Bruxelles.

- Entrainement intense en course à pied. Pratique du violoncelle dans l'orchestre universitaire.

- 1931-1934 : Etudes de dessin à l'Académie des Beaux Arts de Bruxelles.

 

J'ai eu le privilège, dans ma plus tendre enfance, de vivre dans un milieu culturel favorable. J'ai perdu mon père, tué accidentellement en 1915, alors que j'avais un peu plus de trois ans. Mon père était un industriel très ouvert aux arts, à la poésie et aux découvertes scientifiques; sa bibliothèque en témoigne. Sa mort a été opportunément compensée par des personnages de haute culture et par des livres passionnants, auxquels j'avais accès, non seulement par ceux que ma mère conservait précieusement, mais aussi dans les magnifiques bibliothèques de mes deux grands-parents, l'un ingénieur mécanicien, l'autre avocat à Bruxelles.

 

J'ai eu des précepteurs éminents: ma mère, paléontologue et amoureuse d'architecture,. ses deux soeurs, Tante Suzanne, physicienne et chimiste, Tante Jeanne, philosophe et linguiste ,. son frère, mon oncle Pierre, égyptologue et historien de l'art. Il y eut aussi mon grand oncle Eugène Lagrange, astronome et physicien, un oncle, le peintre François Verheyden, Louis Devillers, sculpteur, Auguste Perret, architecte, Gusti CorI', organiste, Georges pitsch, violoncelliste. Mais dans la pratique, j'ai tout reçu de mes vieux camarades manuels, comme le menuisier Gustave Merny, le forgeron Sigard, le bourrelier Leroy, le pâtissier Lotin, le pêcheur Godard, l'ajusteur mécanicien Georges Pierre, le jardinier Ballan. Toutefois je garde une préférence plus marquée pour la plume, le pinceau, que pour la lime et le rabot.

VIE ACTIVE ET AUTRES ETUDES:

A presque 23 ans (en 1935), j'ai le coup de foudre pour la jeune violoniste Georgette Leroy (Ninette) et je demande sa main quelques heures plus tard à son père. Elle est toujours ma compagne bien aimée, et nous sommes arrière-grands parents. (Ecrit en 1999).

- 1934-1941 : enseigne le dessin et la géométrie descriptive à l'Athénée Royal de Bouillon.

En pleine guerre, en avril 1941, je décide de plaquer mon métier de professeur de dessin pour me présenter à l'admission de la section d'Architecture de l'Ecole Nationale des Beaux Arts de Paris, où j'entre n01 sur 850 en mai-juin de la même année.

- De 27 à 32 ans: études d'architecture (professeur: Auguste Perret). Amitié déférente avec Le Corbusier. Janvier 1945 : architecte D.P.L.G. (mention TB).

Mon amour de la campagne m'incite à l'apprentissage in situ de l'architecture rurale, au Musée des Arts et Traditions Populaires, dirigé par Georges-Henri Rivière, homme de haute culture qui me prend en amitié. Je parcours à pied tout le Pays Basque et la Picardie, en faisant des centaines de croquis des sites.

- 1947 - 1977 : architecte libéral.

Trente années d'exercice de la profession d'architecte. Grandes joies créatrices. Heureux de rendre heureux des ménages sympathiques, avec lesquels je conçois et fait réaliser des maisons spacieuses, commodes et très bon marché ... Exemple: quartier de HLM à Bouillon.

- 1966 : Obtient un diplôme de Linguistique quantitative à l'Université de Paris.

 

RETRAITE ACTIVE, DE 1977 A 2003:

JEAN CAMION, PEINTRE, INVENTEUR, POÈTE, LINGUISTE

- Jean Gachot, éditeur du Dictionnaire du français de Jean Camion, en présente l'auteur : "Jean Camion est un humaniste de style Renaissance, mais aussi un inventeur de multiples procédés rassemblés sous le vocable "Phonergie" ...

Issu par son père d'une famille d'industriels et par sa mère d'un milieu à la fois universitaire et artistique, Jean Camion a longtemps hésité entre sa passion pour la peinture et ses recherches mathématiques. La résultante en fut une carrière d'architecte bien remplie. Insomniaque par la suite d'un accident depuis ses 20 ans, Jean Camion a progressé dans tous les domaines qu'il a étudiés ... "

- André Marc, article "Jean Camion", dans La Lanterne, Bruxelles, 1957 : "Son art a considérablement évolué au contact de Paris et par suite de ses réflexions personnelles ... Un tableau doit être avant tout une condensation spatiale d'une joie créatrice cosmique, laquelle s'exprime grâce à la virtuosité technique par une véritable danse de la main devant la surface plane."

- Quelques inventions (en 1993) : "Je vous cite, par exemple, mes pinces biodégradables pour viticulteurs, que fabrique Gnome et Rhône. Les grandes papeteries du Canada utilisent mon principe de coupe par lames hydrauliques sous forte pression, qui avait fait l'objet de risées de la presse française, quand je l'avais présentée comme 'toiture liquide instantanée pour piscines'. On m'a comparé alors à Gribouille"

Littérature, poésie ... : Soleil, amis, jardin

Souvenez-vous de mon jardin

où j'aimais tant vous recevoir !

Ô mes amis, venez nous voir

et respirez nos lavandins ...

 

Nous blaguerons en mots badins.

Mes bancs seront vos reposoirs.

Nous chasserons nos désespoirs

et sourirons de nos destins ...

 

Le printemps boutonne les roses

Et la sève gonfle les fleurs ...

Oh ! Qu'une averse les arrose !

 

Fermez vos yeux couverts de pleurs.

Oubliez l'échec de nos causes

Et dégustez ce court bonheur...

 

- Luc Bouquiaux, La Banque des mots, édition du CILF (p.6-7) : "C'est dans les sciences du langage qu'il pourra le mieux exprimer ses facultés créatrices et les différentes facettes d'un talent généreux, en inventant un système de notation des langue, le code positionne!. Ce code suscitera l'admiration de Marcel Cohen qui le cite dans La grande invention de l'écriture (p.320). .. Jean Camion comprit, avant même que la recherche universitaire ne s'y intéressât, l'urgente nécessité de développer les études sur les singularités de l'orthographe du français, les homonymes (homophones hétérographes polysèmes notamment), les hétérophonies des graphèmes, les aberrations et les contradictions de l'orthographe classique du français".

- Association des Amis de Jean Camion. Le code positionnel ne prétend pas à l'universalité, même s'il peut être adapté à plusieurs langues, (y compris des langues à tons, par l'adjonction de lignes). Cette représentation positionnelle, tenant compte des modes et des points d'articulation, est moins arbitraire que l'Alphabet Phonétique International (plus universel). Son caractère analogique, donc plus concret, a un intérêt pédagogique certain.